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 Andrea ♛ Don't you want me Baby ?

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E-J. Andrea Harper
ADMIN ϟ Andrea is supermegafoxyawesomehot
E-J. Andrea Harper



vos ragots : 312
en ville depuis : 01/06/2011
âge irl : 31
avatar : Darren freakin' Criss
pseudo :


 
 

THE NOTEBOOK.
j'ai: vingt trois ans.
je suis: totally awesome.
carnet d'adresses:

Andrea ♛ Don't you want me Baby ? _
MessageSujet: Andrea ♛ Don't you want me Baby ?   Andrea ♛ Don't you want me Baby ? EmptySam 4 Juin - 1:28







EZECHIEL-JULES ANDREA HARPER
« Don’t, don’t you want me ? You know I don’t believe it,
When you say that you don’t need me. »


Je suis né le 29 février 1988 à Chicago, j'ai donc vingt trois ans. Je suis célibataire et fort heureusement, mais si vous voulez tout savoir je suis bisexuel et j'en suis fier. Ma famille est de niveau moyen, malheureusement c'est pas moi qui ai choisi cette vie. Depuis maintenant quelques années, je suis une célébrité sur youtube, et gère un café théâtre à Folly Beach, des fois je me demande pourquoi j'ai choisi ça mais bon j'en ai bien besoin si je veux manger. Je fais partie des Hemingway, et je sais pas pourquoi mais les gens dans la rue me confondent souvent avec Darren Criss.


CROIS-TU AU MARIAGE ? J'y croirai quand les homosexuels auront le droit de se marier aussi. Je veux dire, je peux épouser une femme et pas un homme, alors que j'aime les deux, je suis le seul à voir le problème ? Sinon j'aime bien, ne serait ce que pour les énormes fêtes qu'on fait pour l'occasion. C'est pas tous les jours qu'on peut s'habiller aussi classe pour célébrer un amour partagé.
TU AS DES ENFANTS, OU TU EN VEUX ? Je... euh, bonne question. Enfin j'en ai pas - Dieu merci - et je ne sais pas si j'en veux. Encore une fois, ma bisexualité pose quelques limites. Je ne sais pas si j'aurai vraiment le choix. Tout dépendra de la personne avec qui je veux passer le reste de ma vie.
AIMES-TU FOLLY BEACH ? Mon Dieu que j'aime cette ville ! Non mais sérieusement, elle a de la gueule. C'est petit, mais il y a tout ce qu'il faut et les gens qui y vivent sont tout simplement merveilleux. J'avoue que les grandes villes me manquent parfois souvent mais il suffit que je pose le pied sur la plage et que je regarde le phare de la ville pour me souvenir que je vis très bien à Folly Beach.
SI TU ES ATTAQUÉ PAR DES ZOMBIES CANNIBALES TU FAIS QUOI ? C'est lâche de dire que je me cache au fin fond du cave avec une poêle en guise d'arme au cas où ils me trouvent ? Oui, c'est lâche. Bon bah je suis un lâche, j'assume. J'ai pas envie qu'on me dévore la cervelle, et je sais très bien que je serais incapable de combattre un zombie. Je suis un showman moi, pas un warrior.
COMMENT GÈRES-TU TA FIDÉLITÉ ? Je la gère pas. Je ne suis hélas pas une preuve de fidélité. Je vis au jour le jour, même si je suis avec quelqu'un, si je rencontre une personne que je désire également, je vais rarement y réfléchir à deux fois. Bon après ma conscience me rattrape et j'avoue tout, mais le fait est que je suis qu'un gros salaud trompeur. Et je suis trop mal placé pour critiquer la tromperie d'un autre, donc j'accepte au possible.




→ The love Story ←

♣. Andrea n'a pas de père, il est né par l'opération du Saint Esprit comme dirait sa mère. Par ailleurs, cette dernière n'a jamais été réjouie par l'idée d'avoir un enfant, alors après l'avoir élevé de manière assez douteuse, elle l'a confié à ses parents. Le jeune homme vit donc chez ses grands parents depuis l'âge de huit ans.
♣. Bisexuel avoué depuis toujours, Andrea n'a pas toujours été très accepté par sa famille. C'est dérangeant de voir passer des hommes et des femmes dans le lit de son petit fils alors que celui ci n'a que quinze ans. Malgré ces légères difficultés, le garçon est adoré par le reste des Harper/Hemingway.
♣. Passionné par le show, la musique, le théâtre, le cinéma, bref tout ce qui touche à ce monde merveilleux, Andrea se destine très tôt à vivre de sa passion. Tout petit il est à la tête de toutes les pièces de ses écoles, donne des concerts pour la famille et les voisins, etc. En tout logique il part faire ses études à Chicago, la ville qui l'a vu naitre, dans l'optique de devenir doué dans tous les domaines qui le passionnaient.
♣. Pendant ses études, poussés par ses amis, il commence à se produire sur internet et poste des vidéos sur youtube de lui, de ses concerts, de ses spectacles, etc. Les mois passent, et ses vidéos sont de véritables phénomènes. Andrea embrasse alors une jolie notoriété sur monde d'internet.
♣. Diplôme en poche, il retourne à Folly Beach chez ses grands parents et avec le soutien de sa famille ouvre un café théâtre dans cette petite ville. Il s'y produit souvent, organise des festivals, des pièces de théâtre et tout autre genre de manifestation pour que tout le monde puisse exposer son talent et que tout le monde puisse en profiter.
♣. Petit à petit, la notoriété d'Andrea se fait plus grande. Star locale, il crée le buzz sur le net à chaque nouvelle vidéo postée. A ce jour, il attend juste que de grosses productions fassent appel à lui, mais en attendant, la vie qu'il mène actuellement lui plait beaucoup.
♣. Infos diverses et variés : Andrea n'utilise jamais son premier prénom "Ezechiel-Jules" et rares sont les personnes qui en connaissent l'existence. La plupart des gens l'appelle Andy. Il ne fête jamais son anniversaire vu la date. Il n'a jamais cherché à savoir qui était son père. Très tourné vers la famille, elle compte plus que tout à ses yeux.


cécile ϟ liou
Âge - Dix huit ans. PAYS/RÉGIONS - France, Franche Comté. COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM - Je l'ai construit. TES IMPRESSIONS - Totally awesome. CRÉDIT(S) - Tumblr divers et variés. UN DERNIER MOT - Xylophone.


Dernière édition par E-J. Andrea Harper le Mar 7 Juin - 14:02, édité 6 fois
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E-J. Andrea Harper
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Andrea ♛ Don't you want me Baby ? _
MessageSujet: Re: Andrea ♛ Don't you want me Baby ?   Andrea ♛ Don't you want me Baby ? EmptyMar 7 Juin - 2:10







EZECHIEL-JULES ANDREA HARPER
« Is this the place we used to love ?
Is this the place that I've been dreaming of ? »




→ The love Story ←

Je pense qu'au fond d'elle ma mère me détestait. Déjà elle m'a donné le choix de m'appeler par mon premier prénom Ezechiel-Jules, ou par mon second Andrea. Entre un prénom composé pas facile à porter et celui d'une fille, le choix n'était pas simple. J'ai fini par opter pour le féminin. Ça reflétait surement la part de féminité qui sommeillait en moi déjà gamin. Si ça ne suffisait pas de devoir vivre toute ma vie avec ce fardeau, elle a décidé d'accoucher le 29 février. Bah bien sûr, comme ça j'ai le droit de fêter mon anniversaire que tous les quatre ans, merci maman. Pour couronner le tout, je n'ai pas de père. Selon ma très chère mère je suis né grâce à l'opération du Saint Esprit. Ça lui permettait de me dire qu'elle était vierge telle Marie et que je devais faire de même pour le restant de mes jours, ou au moins jusqu'au mariage. Pour la peine elle aurait du m'appeler Jésus, j'aurais peut être pu marcher sur l'eau. Ouais non mais sérieusement, j'ai pas eu une enfance facile.

« Andy-chou, ça te plairait d'aller vivre chez Papy et Mamie ? ». Question plus rhétorique qu'autre chose, je n'avais pas d'autre choix à huit ans que de dire oui. À l'époque nous vivions à Chicago, dans l'Illinois. Ma mère y travaillait en tant que barman le soir, et peintre amateur la journée. Pour être plus clair, elle tirait le portrait des badauds le jour pour une poignée de dollars, et en soirée elle enfilait une tenue sexy pour servir des cocktails coupés à l'eau dans un bar pour pervers. Pas très glorieux je sais, mais c'est comme ça qu'elle payait le loyer de notre petit appartement de ville. Comme vous pouvez l'imaginer, elle ne me désirait pas. J'étais le fruit d'un verre de trop avec un inconnu, ou un accident de parcours avec un ex qui n'assumait la grossesse de sa copine âgé d'une petite vingtaine d'années à l'époque. En réalité, j'en ai aucune idée. Quand à l'école tous les enfants invitaient leur père pour qu'ils présentent leur métier, je leur racontais l'histoire que ma mère m'avait toujours raconté quand je lui demandais qui était mon géniteur. « Écoute Andrea, un jour d'été 1987, j'ai commencé à sentir une présence en moi. Je ne savais pas de quoi il s'agissait, tu sais, j'étais jeune et naïve à l'époque. Mais petit à petit, quand j'ai vu mon ventre gonfler j'ai compris. Un petit être, toi, grandissait en moi. J'ai vu ça comme un signe du destin. J'allais avoir un enfant, mais comme je n'avais pas encore vécu de belle histoire d'amour avec un garçon, j'ai compris que le père n'était d'autre que Dieu. Tu as compris Andrea ? Tu es un enfant divin. Tu es promis à de grandes choses ! ». Mes camarades d'école riaient, disant que j'étais promis à finir artiste de rue, comme ma mère. J'entendais la maitresse et les autres pères parler dans mon dos, expliquant que ma mère m'avait surement eu avec un tel coup dans le nez qu'elle en avait oublié avec qui elle m'avait conçu. À l'époque je ne comprenais pas trop. Je pensais comme ma mère que j'étais né pour accomplir de grandes choses et qu'une force divine m'avait fait venir sur Terre. Ce qu'on peut pas croire comme conneries quand on est gamin.

Avec les années je me plaisais à penser que mon père était surement un homme politique important qui avait eu le coup de foudre pour ma mère et qu'après une nuit de passion il avait du la laisser pour retourner sauver son pays. Plus tard, cherchant d'où venait mon talent certain pour la musique et la comédie, j'imaginais que mon père était Frank Sinatra ou n'importe quel idole de ma jeunesse, qu'il avait pris ma mère avec fougue au détour d'une ruelle sombre de Chicago. J'ai fini par me faire une raison, j'étais surement le fils d'un ivrogne de passage que ma mère avait trouvé à son goût. En attendant, mon enfance fut assez chaotique. Même si j'étais la star de tous les spectacles à l'école, les autres enfants étaient séparés en deux quant à mon appréciation. Généralement, les filles m'adoraient et voulaient toujours être mes partenaires, et les garçons étaient jaloux de mon talent et de l'attention que je recevais. En y réfléchissant bien c'est surtout eux qui disait que j'allais finir minable artiste de rue... Pourtant déjà à l'époque je ne cherchais pas plus l'attention des filles que des garçons. Je voulais que tout le monde m'aime car moi, j'aimais tout le monde.

La vie à la maison n'était pas plus simple. Quand je rentrais chez moi, j'étais seul. Je devais prendre mon goûté seul, faire mes devoirs seul. Maman rentrait à la maison pour l'heure du dîner, et le plus souvent soit c'était moi qui le préparait, soit c'est elle qui ramenait un plat tout préparé acheté au supermarché du coin. Mais elle ne cuisinait jamais. Aussitôt nourrie, elle repartait travailler au bar, me laissant seul jusqu'à une heure du matin, l'heure où elle finissait son service. Je me suis donc essentiellement élevé seul, jusqu'à cette fameuse phrase, l'été de mes huit ans : « Andy-chou, ça te plairait d'aller vivre chez Papy et Mamie ? ». Je ne voyais mes grands parents que deux fois par an à l'époque : pendant les vacances d'été, et pour les fêtes de Noël. J'aimais ma mère plus que tout, j'adorais Chicago, mais l'idée de vivre avec des personnes présentes pour moi dans une petite ville de Caroline du Sud me faisait chaud au cœur. Les parents de ma mère étaient les deux êtres les plus adorables et aimants qu'il m'ait été donné de rencontrer. Toujours là pour aider les autres, ils accueillaient déjà mes cousins et cousines avant de me prendre sous leurs ailes quand ma mère comprit qu'elle ne pouvait pas m'élever comme il se devait. Ce fameux été, au lieu de simplement aller en vacances chez mes grands parents, j'allais vivre définitivement chez eux, laissant ma mère seule à Chicago.

Une nouvelle ère pouvait commencer. J'emménageais dans une grande villa sur la plage de Folly Beach, où mes deux grands parents et tous mes cousins cousines vivaient également. Eux aussi avaient du être accueillis par négligence parentale. En réalité, après la mort de leur mère (ma tante, donc) leur père a un peu laissé tomber sa famille et n'avait d'autre choix que de confier ses enfants aux parents de sa femme décédée. Le cœur sur la main, ils ont accepté avec plaisir. Mon grand père était professeur de littérature dans l'université du coin, et ma grand mère était sage femme à l'hôpital. Ils gagnaient tous les deux plutôt bien leur vie, mais avoir tant de bouches à nourrir et d'enfants à s'occuper n'était pas tous les jours facile. Aujourd'hui encore j'admire le courage dont ils ont fait preuve durant toutes ces années. Surtout que je n'étais pas le garçon le plus calme et le plus facile à gérer. Fidèle à moi même, je faisais déjà le show à peine âgé de huit ans. Toutes les pièces de théâtre de l'école étaient pour moi, tous les concerts de fin d'année avaient mon nom en tête d'affiche, et tous les soirs mamie devait m'aider pour faire mes costumes, et papy devait me faire répéter mes prestations. Ce dernier était d'ailleurs un vrai fou de comédie musicale. Je pense que c'est principalement lui qui m'a fait ma culture à ce niveau là et qui m'a aidé à devenir l'homme que je suis aujourd'hui.

Les années passaient et se ressemblaient assez. Ma mère venait nous rendre visite pendant les fêtes de Noël, et c'était les seules fois où je pouvais la voir. Elle menait toujours la même vie qu'avant en espérant un jour gagner assez d'argent et avoir un travail assez stable pour qu'elle puisse s'occuper de moi comme elle le voulait, sans que j'ai à vivre chez ses parents. Hélas, j'ai aujourd'hui vingt trois ans et elle n'a jamais pu accomplir ce qu'elle m'a toujours promis vouloir faire. Mais je ne lui en veux pas, je sais très bien qu'elle a fait de son mieux. Et finalement, même sans elle, j'ai été bien éduqué et j'atteins pas à pas les objectifs que je m'étais fixé enfant. Cette période de ma vie fut d'ailleurs finalement assez calme. Je piquais la vedette à tous mes camarades de classe, ce qui créait parfois quelques conflits, mais j'avais toujours de précieux amis et ma famille pour me soutenir. « Ils sont jaloux, ne les laissent pas gâcher ton talent. » me répétait toujours papy Harper. D'ailleurs, il me le répète toujours maintenant. Dieu que j'aime cet homme ! Mais si j'ai eu une enfance aussi tranquille c'était principalement grâce à ma cousine Acideen. Elle avait deux ans de moins que moi, mais on était inséparables. On riait ensemble, on découvrait le monde ensemble. J'étais également très proches de mes autres cousins, mais Acid et moi c'était quelque chose de plus fort. Même en grandissant, c'était elle qui était là quand j'avais besoin d'une personne pour me rassurer, me dire que la vie valait le cout d'être vécue, et qu'il fallait que j'assume pleinement qui j'étais.

Je crois que l'un des principaux tourments dans ma vie fut la découverte progressive de ma bisexualité. Quand on est au collège on se pose des questions, on expérimente, mais au final, personne n'est là pour nous dire réellement quoi faire, et surtout pour répondre à toutes ces questions. J'ai eu ma première copine vers l'âge de treize ans. On s'embrassait timidement et maladroitement, mais c'est comme ça qu'on apprend. Ça a duré le temps que ça a duré, mais cette relation m'avait éclairci sur un point : j'aimais les filles, j'étais hétérosexuel. C'est ce qui me paraissait logique du moins. Sauf que quelques semaines plus tard, je rentrais chez moi, l'œil au beurre noir. Attiré par l'un de mes camarades de classe garçon, je l'avais embrassé comme j'avais embrassé mon ancienne copine au détour d'un vestiaire du gymnase. Sur le moment ça m'avait paru normal, je le trouvais attirant et gentil, je pouvais l'embrasser. Lui avait trouvé ça moins normal et m'avait donné un coup de poing. Heureusement pour nous deux il avait trop honte qu'une, je cite, pédale, l'embrasse, et n'avait jamais rien dit à personne. Auquel cas je serais surement plus souvent rentré chez moi l'œil amoché. J'avais expliqué à mes grands parents que j'avais pris un coup durant les cours de gym, mais j'avais expliqué la situation à Acideen. Je ne connaissais pas bien ce mot, mais je lui avais dit que comme j'aimais un garçon, j'étais homosexuel. Elle m'avait alors répondu : « Mais moi aussi j'aime les garçons ! Ça veut dire que je suis homosexuelle ? ». Sur le moment j'avais ri, lui expliquant que d'après ce que j'avais entendu dire, ce n'était pas aussi simple. Mais après tout elle n'avait que onze ans, et en savant aussi peu que moi sur l'amour et la sexualité. J'aurais probablement pu demander à mes grands parents, mais vu la réaction qu'avait eu mon camarade de classe, j'avais peur qu'eux aussi décident de me frapper. C'était absurde de penser une telle chose, je m'en rends compte maintenant, mais à treize ans quand on se fait traiter de pédale et qu'on nous persécute, on évite d'en crier les raisons sur tous les toits, même sur le sien. À ce moment là, les choses étaient claires dans ma tête : j'étais homosexuel. L'expérience avec ma copine n'était surement qu'une erreur de parcours. Cependant, les années ont suivi et je suis sorti avec plusieurs filles. C'était d'abord pour cacher ce que je pensais être mon homosexualité, de peur de représailles, et finalement je me rendais compte que j'aimais sincèrement ces filles.

J'ai rencontré mon premier amour à quinze ans, nous avons perdu notre virginité ensemble. C'était maladroit, mais merveilleux. Et encore une fois, le doute m'emplissait. J'étais donc à nouveau hétérosexuel ? Rien n'était clair dans ma tête. Alors que j'étais toujours avec cette fille, un garçon de mon lycée, ouvertement gay, m'a avoué avoir des sentiments pour moi et m'a embrassé sans que je ne puisse rien dire. L'image du jeune moi de treize ans, frappé après avoir fait le même geste réapparu en moi, et alors que je pensais m'apprêter à également frapper ce garçon, je me retrouvais plutôt à lui rendre ses baisers passionnés. Là je vous avoue que personne n'était plus perturbé que moi à ce moment précis de ma vie. J'aimais ma copine, mais j'étais incroyablement excité par ce garçon qui me caressait. Mon Dieu, je suis un monstre ! C'était donc ça l'acte divin pour lequel tu ne m'avais pas donné de père réel ? Je devais être un hétéro-homosexuel qui couche avec n'importe quel sexe et se tue le moral pour ça ? Il faut croire. Totalement paumé, j'entretenais une relation clandestine avec ce garçon. J'expérimentais le sexe homosexuel, et j'aimais ça autant que celui que j'avais avec ma copine. Pour l'instant, personne à part ma cousine n'était au courant de ce qui se passait dans ma tête, mon cœur, et mon lit. Elle même était perdue, elle souhaitait m'aider, mais ne comprenait pas ma situation. Et j'avais beau demander son aide, je comprenais qu'elle ne puisse pas m'en donner. Heureusement pour moi, c'est à cette période que l'acceptation de l'homosexualité devenait un sujet important dans les lycées et dans les médias. J'avais seize ans quand j'ai appris que j'avais le droit d'aimer les garçons et les filles. On appelait ça : la bisexualité. Concept intéressant, je m'y retrouvais totalement.

J'avais seize ans et je découvrais enfin qui j'étais ! Et le monde le découvrait aussi. Car mes petites frasques sexuelles se firent connaitre. Mes grands parents adoraient ma copine officielle, ils m'avaient donné ce fameux discours sur le sexe, estimant que j'étais assez grand et responsable pour gérer cette partie de ma vie. Du moment que je ne leur ramenais pas un gosse à mon âge, ils étaient ravis pour moi. Je n'avais donc aucun problème à ramener ma copine chez moi et à passer du bon temps avec elle dans ma chambre. En toute logique, je ramenais aussi mon amant qui était selon le reste de ma famille, un simple copain. À l'époque Acideen m'aidait pour que personne ne fasse irruption au moment fatidique. Mais elle aussi expérimentait les joies de l'amour de son côté, et un jour elle ne fut pas là pour empêcher notre grand mère de rentrer dans ma chambre en pleine position assez explicite avec mon amant. Oups. Ce dernier se rhabilla aussi vite que je l'avais moi même déshabillé quelques minutes plus tôt, et la pire dispute de ma vie commença entre mes grands parents et moi. Ils étaient d'abord sous le choc d'apprendre ma bisexualité, j'ai eu droit à toutes les remarques homophobes possible, mais je savais que c'était la surprise qui les faisait parler et ne le prenait pas personnellement. Après leur avoir expliqué la période de doute que j'avais vécu ces trois dernières années, ils ont fini par me prendre en pitié. Je leur avais tout dit, depuis ma première copine, à la découverte de ma grand mère un peu plus tôt, en passant par l'œil au beurre noir de mes treize ans, je ne leur épargnais rien. Ils étaient sincèrement désolés de ne pas avoir été là pour moi. De ne pas m'avoir épaulés. Ils ne comprenaient pas pourquoi je ne leur avais rien dit plutôt. Mais franchement, même quand on est très proches de sa famille, c'est difficile de se pointer un matin vers eux au petit déjeuner et de leur dire « Salut la compagnie, je suis bisexuel ! ». Mais au moins maintenant, ils savaient tout. Mais une nouvelle dispute commençait, passé la surprise de ma sexualité inattendue, mes grands parents me reprochèrent le fait de tromper ma copine depuis déjà plusieurs mois. Certes, c'était pas très classe et fairplay de ma part, mais que voulez vous, j'étais jeune et je ne savais pas ce que je voulais. J'aimais un homme et une femme en même temps, comment vouliez vous que je choisisse ? Et surtout, comment vouliez vous que j'avoue ça à ma copine. « Bon alors on est ensemble depuis un an, je t'aime sincèrement, mais j'aime aussi un garçon avec qui je te trompe depuis plusieurs mois. ». C'est moyen avouez. Mais j'ai fini par tout lui dire. Surtout que ma famille faisait pression sur ma conscience un peu plus chaque jour. J'avais imaginé tous les scénarios dans ma tête. Dans l'un elle me poignardait, dans un autre elle pleurait toutes les larmes de son corps, dans encore un autre elle m'avouait qu'elle aussi était bisexuelle. Bref, j'étais prêt à tout. Et finalement, après lui avoir exposé la situation le plus calmement possible, elle finit par me dire qu'elle s'en doutait. « Ah... ? » Elle m'expliqua qu'elle me connaissait trop bien pour que je réussisse à lui cacher une telle part de ma personnalité. « Mh, pas faux. » Elle me dit aussi qu'elle acceptait ma bisexualité et ma tromperie, mais que je devais faire un choix. « Légitime. ». Plusieurs jours ont passé depuis l'ultimatum, et je n'arrivais pas à me décider. Surtout que je jouais le rôle principal d'une pièce du lycée la même semaine, et que ma tête était pleine de dialogue et je n'arrivais pas à régler mes incertitudes. Je fis donc le truc le plus intelligent et le plus fou de ma vie le soir de la représentation. Je me suis rendu compte que je ne pourrai pas faire de choix avant que tout le monde sache qui j'étais réellement. Avant que la pièce ne débute, je suis monté sur scène et j'ai demandé son attention à toute l'audience. Tout le lycée et à vrai dire toute la ville était présente, j'étais sûr d'être entendu. Je me lançai donc dans un long monologue expliquant les doutes que j'avais connu toute ma vie. « Je pense qu'on cherche tout sa vie à savoir qui l'on est réellement. Je m'estime chanceux de l'avoir compris assez tôt. Je suis bisexuel. J'ai souvent cru être hétéro, puis homo. J'ai eu honte pendant longtemps. J'ai eu peur également que mes préférences me valent d'être persécuté, mais aujourd'hui j'assume tout. J'aime la douceur d'une femme, mais aussi la poigne sévère d'un homme. J'aime qu'une femme me couvre de baisers, mais aussi la chaude étreinte d'un homme. J'aime ces différences, et que vous me connaissiez ou pas, j'aimerais que vous entendiez mon message et que vous m'acceptiez comme je suis. Bon spectacle à tous. ». Je m'attendais à un silence radio, à des gens qui quittent la salle, mais finalement je n'entendis que des applaudissements. J'étais ému. Et la pièce pouvait commencer.

Certes les regards à l'école ou dans la rue avaient changés, mais au moins, tout le monde savait qui j'étais. Après tout, ce n'était pas ce que j'avais cherché toute ma vie en me produisant sur scène ? Certes on ne me connaissait pas encore pour mon talent, mais ça allait venir. En attendant, tout Folly Beach savait qui était Andrea Harper. Après je ne vous cacherai que tout n'a pas été rose. Dans les jours qui ont suivi j'ai retrouvé mon casier recouvert d'insultes homophobes et de photographies de porno gay, ma famille a reçu des insultes, mais tout a stoppé quand les gens ont vu que moi et mes proches nous fichions bien de ce que les autres pouvaient penser. Moi au moins je m'aimais tel que j'étais. Pour ce qui est de mes histoires de tromperie, j'ai décidé de les quitter les deux. La fille parce que j'imaginais mal notre relation continuer après une telle aventure, et le garçon parce que j'avais envie de voir d'autres personnes. Bon d'accord il est resté un plan cul assez permanent depuis l'époque, mais on est plus ensemble. Le lycée a continué, et j'ai eu différents copains et copines. Hélas j'avais toujours ce même problème, je n'arrivais pas à me décider avec qui je préférais être et je me forgeais une réputation de garçon infidèle. J'assumais relativement, parce qu'au fond c'est ce que j'étais. J'espère un jour réussir à me fixer, mais même maintenant, ce problème persiste.

J'ai donc terminé le lycée, et sur un coup de tête j'ai décidé de partir faire mes études à Chicago pour retrouver ma mère. J'avais été accepté dans les plus grandes universités du pays, Yale et Harvard me demandaient, mais l'appel de la famille se fit trop fort et me revoilà reparti pour la ville qui m'avait vu naitre. Malgré les nombreux talents que comptaient le programme d'Arts et Culture de l'Université de Chicago, je me détachais assez vite des autres en me montrant le plus multitâche et charismatique. J'étais un peu la coqueluche des étudiants et des professeurs. Tout le monde voulait travailler avec moi, et tout le monde me voyait devenir une grande star. Je me suis perfectionné dans tous les domaines qui m'intéressaient. J'avais appris tout seul la comédie, le chant, et même l'utilisation de certains instruments tels que le piano ou la guitare. Au fil des années, et principalement grâce à mes grands parents j'ai pu suivre de vrai cours pour apprendre auprès de vrais professeurs plutôt que par moi même, mais c'est surtout durant mes années d'études supérieures que j'ai appris à maitriser les dons que j'avais déjà développé enfant. Musicalement je maitrisais ma voix et de nombreux instruments, et sur scène je m'imposais plus qu'avant. Certains trouvent que les études ne servent à rien, moi elles m'ont appris à canaliser tout ce que j'avais en moi pour en sortir du talent pur et dur. C'est d'ailleurs à cette époque que j'ai commencé à me produire sur internet. Les spectacles que je faisais étaient postés sur youtube, certains concerts également, et ma bande d'amis et moi étions devenus des vrais célébrités dans l'Illinois et sur internet. Je recevais pas mal d'offres de producteurs de cinéma ou de musique, mais rien ne me parlait. J'attendais l'offre qui allait faire propulser ma carrière. En réalité je l'attends toujours, mais passons. Ma vie étudiante était idyllique. Tout le monde savait qui j'étais, tout le monde appréciait mon talent, et tout le monde voulait coucher avec moi. Oui non mais sérieusement l'université était un véritable baisodrome pour moi. J'ai peut être honte de dire ça maintenant, mais je pense avoir été purement et simplement nymphomane durant ces quelques années. Ma vie n'était que musique, théâtre, alcool et sexe. Mais que c'était bon ! À part ça je voyais ma mère assez régulièrement. Elle avait arrêté tous ces boulots miteux et travaillais comme assistante du gérant d'une galerie d'Art qui acceptait qu'elle expose de temps en temps. Ce n'était pas le boulot de ses rêves et la renommée était encore loin devant elle, mais j'aimais voir ma mère dans ce monde là plutôt que dans celui de mes huit ans.

Finalement, alors que des amis me proposaient de vivre avec eux à Chicago après nos études pour monter une troupe et devenir célèbres, je les quittais pour retourner dans mon vrai chez moi : Folly Beach. J'embrassais ma mère pour la dernière fois avant les fêtes de Noël, et j'embarquais dans mon avion direction la Caroline du Sud. C'était il y a quelques mois. De retour dans cette charmante petite ville, tout le monde se souvient de moi et de mon coming out sur la scène de mon lycée, sauf que maintenant ils m'ont tous vu moi et mes millions de vues sur youtube. Après l'argent que j'ai gagné grâce aux concerts et divers spectacles payés que j'ai fait à Chicago, et avec l'aide certaine de mes grands parents maintenant à la retraite, j'ai ouvert mon propre café théâtre dans la ville. Un endroit chic et classe où tous les talents locaux ou internationaux peuvent venir se produire, et ou moi même je peux exposer tout mon talent. Même si je rêve de renommée mondiale et de paillettes, j'apprécie le calme et les possibilités que m'offrent Folly Beach. Qui sait, la gloire m'attend peut être sur les grains de sable de la plage de la presqu'île.

Mais n'allez pas croire que tout est mignon, tout beau et tout rose dans notre petite ville. Des drames sont arrivés dans ma famille, les histoires de voisinages font rages et aucunes relations ne sont très saines dans les rues de Folly Beach. Après tout, la ville porte bien son nom. La plage regorge de folie, et ce n'est pas moi Ezechiel Jules Andrea Harper qui vous dirai le contraire. J'ai vingt trois ans, je suis bisexuel, j'ai une famille de dingue, je suis une célébrité sur internet, j'attends que la célébrité vienne frapper à ma porte, et j'aime cette ville !
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